25/04/2024 L ‘Université française de la Sorbonne a lancé le Programme dit IPI Initiative Physique des Infinis

Derrière ce nom quelque peu incompréhensible se cachent deux programmes de recherche destinés à rassembler chercheurs, enseignants et étudiants travaillant dans le cadre de la Cité de l’innovation de l’Université de la Sorbonne.

Il s’agit de la Physique des Plasmas et de la Physique de l’Univers. Les thèmes intéressés sont la Physique des hautes énergies, la cosmologie, la physique des particules , la fusion nucléaire, les plasmas naturels, les plasmas dits out of equilibrium et de nombreux autres. L’ambition de l’IPI est d’alimenter ces thèmes par des projets de recherche correspondants ou des projets transversaux.

Au cœur de l’IPI se trouvent les neuf laboratoires de physique de renommée internationale ci-dessous

LPNHE (website) LPP (website) IAP (website) LPTHE (website) LULI (website) LPENS (website) LESIA (website) LERMA (website) INSP (website)

Référence

26/04/2024 Faut-il considérer l’univers entier comme un objet quantique unique ?

Selon le physicien Heinrich Päs, auteur de The One, que nous commenterons ultérieurement, le monisme a de tous temps inspiré la pensée humaine. On appelle monisme le Système de pensée qui maintient l’unité de l’objet auquel la pensée s’applique, par opposition au dualisme.. Plus généralement, le monisme est une doctrine selon laquelle le monde n’est constitué que par une seule substance, qu’on la nomme matière, comme les matérialistes, ou esprit, comme les spiritualistes.

Très répandu, sous diverses formes, durant l’Antiquité, le monisme n’a pas résisté à la contre-réforme du fondamentalisme. A cette époque, les religions et les croyances redevinrent dualistes et de ce fait plus oppressives. C’est ainsi que Giordano Bruno fut exécuté par le feu à Rome en 1600 en ayant affirmé que toutes les choses n’étaient qu’une chose laquelle contient en elle-même toutes choses.

Meme dans la plus libérale Amsterdam , le philosophe Baruch Spinoza fut banni de sa comunauté juive sépharade pour avoir identifié Dieu et la Nature comme une substance unique, nécessaire et éternelle. Enfin, au début du 18e siècle l’étudiant Thomas Aikenhead fut pendu pour blasphème à 20 ans pour avoir affirmé que Dieu, le Monde et la Nature étaient une seule et uique chose.

Les esprits évoluèrent enfin au 19e siècle quand en Allemagne, Goethe, le philosophe Friedrich Schelling et les Romantiques diffusèrent la pensée de Spinoza auprès des scientifiques qui étudiaient des phénomènes tels que la chaleur, la vapeur, l’électricité et les origines de la vie

Parmi eux furent Johann Wilhelm Ritter, qui découvrit les rayons ultra-violets et les batteries rechargeables, Hans Christian Ørsted qui découvrit le principe de l’électromagnétisme, Michael Faraday, Alexander von Humboldt, Charles Darwin, Ernst Haeckel et bien d’autres.

Ils s’inspirèrent de Spinoza en présentant l’univers comme une substance unique qui est la fois Dieu et la Nature. Par contre les Romantiques qui affirmèrent la priorité des sujets créateurs sur les faits objectifs favorisèrent le développement de pseudo—sciences associant le monisme et l’ésotérisme.

Aujourd’hui, les philosophes du monisme peinent encore à expliquer pourquoi, si « tout est un » nous ressentons le monde comme une pluralité de choses. Pourquoi le « natura creans » de Eriugenia ou le « natura naturans » n’est pas la « natura creata » que nous rencontrons tous les jours. Dans l’ancienne Egypte ou l’Inde l’unité de la nature fut envisagée comme caractérisant la divinité , mais les mécanismes concrets permettant à la Nature d’être Une n’apparurent pas.

Avec la mécanique quantique, les regards changèrent. Dans l’énergie nucléaire, les calculateurs, les cellules solaires et les scanners par Résonance magnétique (MRI), la mécanique quantique intervient avec un processus qui peut justifier la philosophie moniste et résoudre son principal problème. Il s’agit de l’intrication.

Dans celle-ci les composants sont si étroitement associés qu’il n’est plus possible de les distinguer. C’est le cas des neutrons et des protons dans le noyau d’un atome.

Par ailleurs, les objets quantiques sont décrits comme des vagues. Or les vagues individuelles peuvent être superposées pour produire des vagues identiques plus importantes ou au contraire pour s’annihiler, la crête de l’une comblant le creux de l’autre. Les parties sont complètement immergées dans la totalité.

Il faudrait faire de même dans l’observation du cosmos. Ce faisant on constaterait que tout ce qui y existe, y compris des parties aussi fondamentales que l’espace et le temps,se révèlent être comme des fragments d’un tout unifié.

Cette proposition apparaitra comme de la philosophie ou du mysticisme. Mais elle le résultat direct du fait d’appliquer la mécanique quantique au cosmos tout entier.

Ce faisant l’on constate que l’univers n’est pas composé de parties séparées. Il constitue un objet quantique unique.

Une telle approche devra être testée au plan expérimental. Mais si elle se révèle correcte, elle devrait aider à résoudre les problèmes les plus mystérieux de la physique, en élevant la façon dont nous les envisageons actuellement.

Note

Cet article est une traduction allégée de celui qui vient de paraître dans le Newscientist

https://www.newscientist.com/article/mg25834460-800-rethinking-reality-is-the-entire-universe-a-single-quantum-object

25/04/2024 Abondantes communautés  microbiennes découvertes dans le désert d’Atacama

Ce désert situé dans le nord du Chili s’étend sur une superficie de 105 000 km2 Il est considéré comme le désert chaud le plus sec de la terre. Il offre de ce fait un site d’étude précieux pour explorer la vie dans des conditions d’aridité extrême. Des bactéries y ont déjà été identifiées jusqu’à une profondeur de 80 centimètres dans le désert d’Atacama. Récemment, des chercheurs ont voulu étendre l’étude des communautés microbiennes dans le sous-sol plus profond du noyau hyperaride de ce désert. De manière surprenante, ils ont alors identifié toute une biosphère située à plus de quatre mètres de profondeur,

Totalement isolée de la surface, cette biosphère serait ainsi dominée par des Actinobactéries. Il s’agit d’un groupe diversifié de bactéries que l’on retrouve dans divers environnements extrêmes à travers le monde. Des échantillons de sol prélevés ont également révélé la présence de bactéries appartenant au phylum Firmicutes qui sont capables de résister à des concentrations élevées de sel et de survivre sans oxygène.

Ces recherches présenteront un grand intéret quand il s’agira de rechercher la présence de la vie sur la planète Mars. Il n’est pas exclu par ailleurs que des bactéries ultra-résistantes de cette nature aient été apportées sur Terre par des météorites venant de l’espace, ce qui expliquerait l’apparition de la vie sur notre planète, dès que celle-ci s’est révélée habitable en se refroidissant.

Sans attendre, il sera intéressant de rechercher si de telles colonies bactériennes ne seraient pas présentes sur la Lune et sur Mars, à une certaine profondeur sous la surface.

Référence
Persistent microbial communities in hyperarid subsurface habitats of the Atacama Desert: Insights from intracellular DNA analysis 

Lucas Horstmann, Daniel Lipus, Alexander Bartholomäus, Felix Arens, Alessandro Airo, Lars Ganzert, Pedro Zamorano, Dirk Schulze-Makuch, Dirk Wagner 

PNAS Nexus, Volume 3, Issue 4, April 2024, page123, https://doi.org/10.1093/pnasnexus/pgae123

Published: 23 April 2024

Abstract

Desert environments constitute one of the largest and yet most fragile ecosystems on Earth. Under the absence of regular precipitation, microorganisms are the main ecological component mediating nutrient fluxes by using soil components, like minerals and salts, and atmospheric gases as a source for energy and water. While most of the previous studies on microbial ecology of desert environments have focused on surface environments, little is known about microbial life in deeper sediment layers. Our study is extending the limited knowledge about microbial communities within the deeper subsurface of the hyperarid core of the Atacama Desert. By employing intracellular DNA extraction and subsequent 16S rRNA sequencing of samples collected from a soil pit in the Yungay region of the Atacama Desert, we unveiled a potentially viable microbial subsurface community residing at depths down to 4.20 m. In the upper 80 cm of the playa sediments, microbial communities were dominated by Firmicutes taxa showing a depth-related decrease in biomass correlating with increasing amounts of soluble salts. High salt concentrations are possibly causing microbial colonization to cease in the lower part of the playa sediments between 80 and 200 cm depth. In the underlying alluvial fan deposits, microbial communities reemerge, possibly due to gypsum providing an alternative water source. The discovery of this deeper subsurface community is reshaping our understanding of desert soils, emphasizing the need to consider subsurface environments in future explorations of arid ecosystems.

25/04/2024 Les capitulations industrielles françaises récentes

Le projet ASTRID

Astrid ou ASTRID (acronyme de l’anglais Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) est un projet de prototype de réacteur nucléaire français de quatrième génération, de type réacteur rapide refroidi au sodium, porté par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans les années 2010 et arrêté en 2019.

À la suite des réacteurs expérimentaux RapsodiePhénix (250 MWe) et Superphénix (1 240 MWe), le projet Astrid, prototype de puissance intermédiaire (600 MWe), vise à démontrer la possibilité d’un passage au stade industriel de la filière des réacteurs à neutrons rapides au sodium. Le projet est alors présenté comme « doté des meilleurs standards de sûreté du moment ». Il doit tirer « de la ressource disponible cent fois plus d’énergie que ne le font les réacteurs actuellement déployés sur le parc nucléaire français », constitué uniquement de réacteurs à eau pressurisée. Il utilise, pour ce faire, « comme matières premières, les énormes stocks d’uranium 238 constitués par l’exploitation du parc EDF durant des décennies, ainsi que le plutonium extrait des combustibles usés ».

S’inscrivant, au-delà d’une perspective historique d’indépendance énergétique, dans un objectif de durabilité, Astrid vise à permettre non seulement d’économiser les ressources fissiles en valorisant l’uranium 238 et en multi-recyclant le plutonium, mais aussi à réduire la quantité de déchets nucléaires à vie longue en incinérant les actinides mineurs. La construction du réacteur Astrid doit ainsi s’accompagner de la mise en service d’un nouvel atelier spécialisé de fabrication de combustible MOx à l’usine de La Hague.
Cf Wikipedia

Le coût du projet est estimé à plus de cinq milliards d’euros. La décision politique de cet investissement et sa rentabilité, comme pour tout projet de cette envergure, suscitent des controverses.

Du fait de contraintes budgétaires, le CEA propose en 2018 de réduire la puissance du réacteur à 100–200 MWe, puis abandonne le projet en 2019. L’organisme précise que « le projet de construction d’un réacteur prototype n’est pas prévu à court ou moyen terme ». Il envisage plutôt de s’en occuper « dans la deuxième moitié du siècle.

Le char Leclerc 

Il s’agit d’un un char de combat français de troisième génération. Il est fabriqué à l’arsenal de Roanne par GIAT Industries, devenu Nexter, jusqu’en juillet 2008. Il a été nommé en l’honneur du maréchal Leclerc.

Malgré une mise au point longue, il devient l’unique char de combat des forces blindées françaises, permettant d’assurer la relève des AMX-30 B, AMX-30 B2 et AMX-30 Brenus (les AMX-32 et AMX-40 étant développés pour l’exportation commerciale). Bien que prévu à l’origine pour contrer les divisions blindées du pacte de Varsovie (URSS), il est utilisé depuis 30 ans comme fer de lance dans des opérations de dissuasion, de maintien de la paix de l’ONU, expéditionnaires (OPEX) ou dans des manoeuvres de l’OTAN.

Suivant plusieurs programmes de rénovation et de modernisation, dont le programme Scorpion, il est prévu qu’il reste en service jusqu’en 2040. Il devrait être alors remplacé par le futur SPCT (Système Principal de Combat Terrestre, MGCS en anglais), qui devrait être franco-allemand et de 4e génération (cf Wikipedia)

La France devrait faire plus pour le proposer en Europe et dans le reste du monde

Un nouveau supersonique long-courrier civil (Nouveau Concorde)

La France a conservé les moyens industriels et le savoir faire pour se donner une mise à jour sécurisée du légendaire Concorde. Il pourrait s’agir d’un programme voisin de celui de la firme américaine Boom Supersonic qui a présenté au dernier Salon du Bourget son démonstrateur  XB-1 surnommé « Baby Boom ». Il effectuera un vol inaugural en 2025. Selon ses concepteurs, il devrait être l’ avion civil le plus rapide du monde.

Les drones de surveillance et d’attaque

Dans ce domaine en pleine expansion, la France n’a pour le moment à proposer que le drone MALE  AAROK Destiné à  la guerre de 3ème dimension, ce dernier vise ainsi à faire entrer la France dans le combat de haute intensité de nouvelle génération.

Cet appareil est certainement excellent mais il sera loin de combler le besoin, sur le champ de bataille comme dans le domaine civil, de drones de toutes espèces, notamment quadricoptères.

24/04/2024 Révolution en vue dans le domaine des liaisons interplanétaires

La NASA, l’agence spatiale américaine, et la Darpa l’agence de recherche du ministère de la Défense des États-Unis, ont récemment chargé Lockheed Martin et l’industriel du nucléaire BWX Technologies pour ressusciter un projet vieux de près de sept décennies: le développement d’une fusée à propulsion nucléaire.

Il s’agira d’ atteindre Mars en quarante-cinq jours, contre cent-cinquante avec les technologies existantes Mais aussi rallier la Lune en quelques heures.

Une fusée à propulsion nucléaire serait en effet jusqu’à trois fois plus efficace sur le plan énergétique qu’une fusée classique à propulsion chimique, qui combine du carburant avec un oxydeur. Elle diminuerait aussi les risques pour les astronautes et le poids des charges utiles à embarquer.

Lockheed Martin sera chargé de la conception, de l’intégration des composants et des essais de ce projet doté d’un budget d’environ 500 millions de dollars tandis que BWX Technologies développera le réacteur à fission nucléaire pour alimenter le moteur.

Le nouveau programme, baptisé Draco (Demonstration Rocket for Agile Cislunar Operations), «utilisera un combustible à base d’uranium faiblement enrichi pour alimenter un réacteur à fission qui divisera les atomes, chauffera de l’hydrogène liquide et projettera ce gaz à haute température à travers une tuyère de moteur pour obtenir la poussée nécessaire».

Le principal défi technique, selon le média scientifique Live Science, consiste à chauffer à 227°C l’hydrogène liquide, stocké à bord du vaisseau à -250°C, soit un écart de près de 500°C. Lors du vol d’essai prévu en 2027, un lanceur de l’US Space Force expédiera Draco entre 700 et 2.000 kilomètres dans l’espace, avant que le propulseur n’active son moteur nucléaire.

Disposant de deux mois de réserves de carburant, il pourra également tester, selon le média spécialisé Space News, le ravitaillement dans l’espace en hydrogène liquide stocké à une température proche du zéro absolu (-273,15°C). 

Le moteur ne devrait pas être plus dangereux pour l’équipage que ceux des sous-marins nucléaires

Note.

On notera que d’autres moyens de propulsion pour engins spatiaux sont actuellement à l’étude. Citons

-le «moteurs à détonation rotative», ou rotating detonation rocket engine (RDRE) 

https://korii.slate.fr/tech/espace-reacteur-detonation-rotative-nasa-revolutionnaire-fusee-test-records-poussee-duree

-l’Electrostatique de Charles Buhler
https://korii.slate.fr/tech/ex-ingenieur-nasa-decouverte-propulsion-revolution-sans-carburant-recherche-moteur-energie-electrostatique-charles-buhler-voyage-espace

24/04/2024 Sur le skyrmion

Un  skyrmion est une structure magnétique de quelques nanomètres, 10 000 fois plus fine qu’un cheveu, composée de spins d’électrons enroulés en spirale.

Sur les spins d’électron, voir Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Spin

Lspin (/spin/) est, en physique quantique, une des propriétés internes des particules, au même titre que la masse ou la charge électrique. Comme d’autres observables quantiques, sa mesure donne des valeurs discrètes et est soumise au principe d’incertitude. C’est la seule observable quantique qui ne présente pas d’équivalent classique1, contrairement, par exemple, à la position, l’impulsion ou l’énergie d’une particule.

Il est toutefois souvent assimilé au moment cinétique (voir Le moment cinétique de spin et Précession de Thomas). Enfin, le moment cinétique intrinsèque (de spin) et le moment magnétique intrinsèque (de spin) sont tous deux confondus sous le terme de « spin ».

Le spin a d’importantes implications théoriques et pratiques, il influence pratiquement tout le monde physique. Il est responsable du moment magnétique de spin et donc de l’effet Zeeman anomal (parfois incorrectement appelé anormal) qui en découle.

Les particules sont classées selon la valeur de leur nombre quantique de spin (aussi appelé communément le spin) : les bosons, qui ont un spin entier (0, 1, 2…), et les fermions, pour lesquels le spin est demi-entier (1/2, 3/2, 5/2…). Fermions et bosons se comportent différemment dans des systèmes comprenant plusieurs particules identiques ; le fait que l’électron soit un fermion est la cause du principe d’exclusion de Pauli ainsi que des irrégularités de la table périodique des éléments. L’interaction spin-orbite conduit à la structure fine du spectre atomique. Le spin de l’électron joue un rôle important dans le magnétisme. La manipulation des courants de spins dans des nano-circuits conduit à un nouveau champ de recherche : la spintronique. La manipulation des spins nucléaires par des champs radiofréquences conduit au phénomène de résonance magnétique nucléaire utilisé dans la spectroscopie RMN et l’imagerie médicale (IRM). Le spin du photon — ou plus exactement son hélicité — est associé à la polarisation de la lumière.

Les spins, propriété magnétique des charges négatives, noués ainsi de façon très stable peuvent être mis en mouvement par paquets, sans faire bouger les électrons. De telles spirales, les skyrmions, qui tiennent leur nom du physicien britannique Tony Skyrme, les ayant imaginés en 1962, n’ont été observées pour la première fois qu’en 2009.

Qui dit structure magnétique, dit capacité de mémorisation d’une information. D’où l’intérêt depuis quinze ans pour cet objet en forme de bulle de savon aplatie. Mais le skyrmion souffre d’un défaut, l’effet Hall, qui est au champ magnétique ce que l’effet Magnus est au terrain de football

Sur l’effet Hall voir

« 
Effet observable sur un
conducteur ou un semi-conducteur de faible épaisseur soumis à un champ magnétique.

La création d’un champ électrique proportionnel au produit vectoriel de la densité de courant par l’induction magnétique se traduit par l’apparition d’une tension entre les bords du conducteur. Il est ainsi possible de connaître la topographie d’un champ magnétique en utilisant l’effet Hall qui apparaît dans un conducteur explorant ce champ. À une température proche du zéro absolu, l’effet Hall présente des discontinuités (effet Hall quantique) dont la mesure a un très grand intérêt en métrologie.


Du fait de sa structure, le skyrmion va dévier de la route qu’on veut lui imposer. C’est à cette difficulté qu’une équipe du laboratoire Spintronique et technologie des composants (Spintec, université Grenoble-Alpes, CNRS, CEA) a trouvé une solution publiée dans la revue Science le 19 avril. Les chercheurs grenoblois sont parvenus à dompter l’effet gyroscopique des skyrmions. Ce qui a permis de les faire se déplacer dans la même direction, dans un faible courant électrique, à des vitesses allant jusqu’à 900 mètres par seconde. Une prouesse par rapport aux 100 mètres par seconde observés jusqu’ici.

Un changement d’échelle riche en perspectives, pense Olivier Boulle, chercheur CNRS au Spintec, qui a piloté ces travaux. Afin d’annuler l’aspect aimanté du skyrmion il fallait parvenir à coupler deux de ces structures aux propriétés opposées afin qu’elles s’annulent. C’était une question de matériaux. La solution s’appelle « antiferromagnétiques synthétiques ». « Ces matériaux sont composés de deux couches ferromagnétiques, séparées par une fine couche non magnétique. Les directions du pôle Nord et du pôle Sud de ces couches magnétiques sont opposées. Par conséquent, ces matériaux ne sont plus vraiment aimantés », explique Olivier Boulle.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/23/le-skyrmion-cette-etrange-structure-qui-pourrait-bousculer-l-electronique_6229465_1650684.html

Toute la difficulté a été de trouver ce bon  isolant  et surtout à la bonne épaisseur (quelques atomes) pour que le couple de skyrmions tête-bêche soit stable. C’est ce qu’a fait le postdoc Van-Truong Pham, premier signataire de l’article dans Science,. Notamment en travaillant au synchrotron Bessy à Berlin, sur un microscope magnétique à rayons X très puissant. « La théorie le disait, les simulations le validaient et pour la première fois le groupe d’Olivier Boulle montre que cela marche expérimentalement », selon Stanislas Rohart, qui travaillait dans la même direction.

A quoi pourraient bien servir ces simili-bulles de savon qui volent à plus de 3 000 kilomètres à l’heure ? A l’électronique de demain et au calcul pour l’intelligence artificielle  Il s’agir de démontrer qu’on peut fabriquer un dispositif de mémoire et de calcul basé sur le skyrmion », détaille Olivier Boulle. Car ce petit objet que l’on sait désormais manipuler et déplacer dans une piste magnétique peut être une donnée d’information : 1 lorsque le skyrmion passe devant une tête de lecture, 0 en son absence.

Concrètement, des équipes du Spintec travaillent actuellement à « faire de la reconnaissance vocale ou de la reconnaissance d’image avec une assemblée de skyrmions, en exploitant leurs réponses à des stimuli externes comme une tension »,

L’intéret en estla très faible énergie nécessaire pour lire ou écrire les données, comme le montre un article du 18 mars dont on trouve ci-dessous les références et l’abstract. Cette piste ouverte par la spintronique permet d’envisager des réductions « d’un facteur 1 000 » de l’énergie nécessaire pour un calculateur, estime Olivier Boulle. C’est l’objet du projet Chirex, financé pour quatre ans dans le cadre du « programme et équipements prioritaires de recherche » exploratoire SPIN doté de 38 millions d’euros par le plan France 2030.

L’enjeu est la bataille qui se profile pour prendre la suite des transistors alors que certains prédisent la fin de la suprématie de l’électronique actuelle à base de semi-conducteurs avec le ralentissement de la loi de Moore. Mais on n’en est pas là. Le skyrmion a d’autres défis devant lui, comme les irrégularités encore observées dans ses déplacements. Sans parler des technologies concurrentes à l’étude, comme celle des ferroélectriques.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/23/le-skyrmion-cette-etrange-structure-qui-pourrait-bousculer-l-electronique_6229465_1650684.html







Référence
Fast current-induced skyrmion motion in synthetic antiferromagnets

Un  skyrmion est une structure magnétique de quelques nanomètres, 10 000 fois plus fine qu’un cheveu, composée de spins d’électrons enroulés en spirale.

Sur les spins d’électron, voir Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Spin

Lspin (/spin/) est, en physique quantique, une des propriétés internes des particules, au même titre que la masse ou la charge électrique. Comme d’autres observables quantiques, sa mesure donne des valeurs discrètes et est soumise au principe d’incertitude. C’est la seule observable quantique qui ne présente pas d’équivalent classique1, contrairement, par exemple, à la position, l’impulsion ou l’énergie d’une particule.

Il est toutefois souvent assimilé au moment cinétique (voir Le moment cinétique de spin et Précession de Thomas). Enfin, le moment cinétique intrinsèque (de spin) et le moment magnétique intrinsèque (de spin) sont tous deux confondus sous le terme de « spin ».

Le spin a d’importantes implications théoriques et pratiques, il influence pratiquement tout le monde physique. Il est responsable du moment magnétique de spin et donc de l’effet Zeeman anomal (parfois incorrectement appelé anormal) qui en découle.

Les particules sont classées selon la valeur de leur nombre quantique de spin (aussi appelé communément le spin) : les bosons, qui ont un spin entier (0, 1, 2…), et les fermions, pour lesquels le spin est demi-entier (1/2, 3/2, 5/2…). Fermions et bosons se comportent différemment dans des systèmes comprenant plusieurs particules identiques ; le fait que l’électron soit un fermion est la cause du principe d’exclusion de Pauli ainsi que des irrégularités de la table périodique des éléments. L’interaction spin-orbite conduit à la structure fine du spectre atomique. Le spin de l’électron joue un rôle important dans le magnétisme. La manipulation des courants de spins dans des nano-circuits conduit à un nouveau champ de recherche : la spintronique. La manipulation des spins nucléaires par des champs radiofréquences conduit au phénomène de résonance magnétique nucléaire utilisé dans la spectroscopie RMN et l’imagerie médicale (IRM). Le spin du photon — ou plus exactement son hélicité — est associé à la polarisation de la lumière.

Les spins, propriété magnétique des charges négatives, noués ainsi de façon très stable peuvent être mis en mouvement par paquets, sans faire bouger les électrons. De telles spirales, les skyrmions, qui tiennent leur nom du physicien britannique Tony Skyrme, les ayant imaginés en 1962, n’ont été observées pour la première fois qu’en 2009.

Qui dit structure magnétique, dit capacité de mémorisation d’une information. D’où l’intérêt depuis quinze ans pour cet objet en forme de bulle de savon aplatie. Mais le skyrmion souffre d’un défaut, l’effet Hall, qui est au champ magnétique ce que l’effet Magnus est au terrain de football

Sur l’effet Hall voir

« 
Effet observable sur un
conducteur ou un semi-conducteur de faible épaisseur soumis à un champ magnétique.

La création d’un champ électrique proportionnel au produit vectoriel de la densité de courant par l’induction magnétique se traduit par l’apparition d’une tension entre les bords du conducteur. Il est ainsi possible de connaître la topographie d’un champ magnétique en utilisant l’effet Hall qui apparaît dans un conducteur explorant ce champ. À une température proche du zéro absolu, l’effet Hall présente des discontinuités (effet Hall quantique) dont la mesure a un très grand intérêt en métrologie.


Du fait de sa structure, le skyrmion va dévier de la route qu’on veut lui imposer. C’est à cette difficulté qu’une équipe du laboratoire Spintronique et technologie des composants (Spintec, université Grenoble-Alpes, CNRS, CEA) a trouvé une solution publiée dans la revue Science le 19 avril. Les chercheurs grenoblois sont parvenus à dompter l’effet gyroscopique des skyrmions. Ce qui a permis de les faire se déplacer dans la même direction, dans un faible courant électrique, à des vitesses allant jusqu’à 900 mètres par seconde. Une prouesse par rapport aux 100 mètres par seconde observés jusqu’ici.

Un changement d’échelle riche en perspectives, pense Olivier Boulle, chercheur CNRS au Spintec, qui a piloté ces travaux. Afin d’annuler l’aspect aimanté du skyrmion il fallait parvenir à coupler deux de ces structures aux propriétés opposées afin qu’elles s’annulent. C’était une question de matériaux. La solution s’appelle « antiferromagnétiques synthétiques ». « Ces matériaux sont composés de deux couches ferromagnétiques, séparées par une fine couche non magnétique. Les directions du pôle Nord et du pôle Sud de ces couches magnétiques sont opposées. Par conséquent, ces matériaux ne sont plus vraiment aimantés », explique Olivier Boulle.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/23/le-skyrmion-cette-etrange-structure-qui-pourrait-bousculer-l-electronique_6229465_1650684.html

Toute la difficulté a été de trouver ce bon  isolant  et surtout à la bonne épaisseur (quelques atomes) pour que le couple de skyrmions tête-bêche soit stable. C’est ce qu’a fait le postdoc Van-Truong Pham, premier signataire de l’article dans Science,. Notamment en travaillant au synchrotron Bessy à Berlin, sur un microscope magnétique à rayons X très puissant. « La théorie le disait, les simulations le validaient et pour la première fois le groupe d’Olivier Boulle montre que cela marche expérimentalement », selon Stanislas Rohart, qui travaillait dans la même direction.

A quoi pourraient bien servir ces simili-bulles de savon qui volent à plus de 3 000 kilomètres à l’heure ? A l’électronique de demain et au calcul pour l’intelligence artificielle  Il s’agir de démontrer qu’on peut fabriquer un dispositif de mémoire et de calcul basé sur le skyrmion », détaille Olivier Boulle. Car ce petit objet que l’on sait désormais manipuler et déplacer dans une piste magnétique peut être une donnée d’information : 1 lorsque le skyrmion passe devant une tête de lecture, 0 en son absence.

Concrètement, des équipes du Spintec travaillent actuellement à « faire de la reconnaissance vocale ou de la reconnaissance d’image avec une assemblée de skyrmions, en exploitant leurs réponses à des stimuli externes comme une tension »,

L’intéret en estla très faible énergie nécessaire pour lire ou écrire les données, comme le montre un article du 18 mars dont on trouve ci-dessous les références et l’abstract. Cette piste ouverte par la spintronique permet d’envisager des réductions « d’un facteur 1 000 » de l’énergie nécessaire pour un calculateur, estime Olivier Boulle. C’est l’objet du projet Chirex, financé pour quatre ans dans le cadre du « programme et équipements prioritaires de recherche » exploratoire SPIN doté de 38 millions d’euros par le plan France 2030.

L’enjeu est la bataille qui se profile pour prendre la suite des transistors alors que certains prédisent la fin de la suprématie de l’électronique actuelle à base de semi-conducteurs avec le ralentissement de la loi de Moore. Mais on n’en est pas là. Le skyrmion a d’autres défis devant lui, comme les irrégularités encore observées dans ses déplacements. Sans parler des technologies concurrentes à l’étude, comme celle des ferroélectriques.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/23/le-skyrmion-cette-etrange-structure-qui-pourrait-bousculer-l-electronique_6229465_1650684.html













https://www.science.org/doi/10.1126/science.add5751

Authors Info & Affiliations

SCIENCE
18 Apr 2024
Vol 384, Issue 6693 pp. 307-312

DOI: 10.1126/science.add5751

Editor’s summary

Magnetic skyrmions—topologically protected spin textures—have shown promise as information carriers in spintronic devices. Although they can be manipulated with electric currents, their speeds in tracks tend to be limited by phenomena such as the skyrmion Hall effect, which deflects and damps the skyrmion motion. Pham et al. avoided this issue, typical of ferromagnets, by using an antiferromagnet instead. The synthetic antiferromagnetic material, fabricated by sputtering, was composed of two platinum/cobalt layers coupled through a thin layer of ruthenium. The authors used magnetic force microscopy to monitor the motion of skyrmions after current injections and measured skyrmion velocities of up to 900 meters per second along the current direction. —Jelena Stajic

Abstract

Magnetic skyrmions are topological magnetic textures that hold great promise as nanoscale bits of information in memory and logic devices. Although room-temperature ferromagnetic skyrmions and their current-induced manipulation have been demonstrated, their velocity has been limited to about 100 meters per second. In addition, their dynamics are perturbed by the skyrmion Hall effect, a motion transverse to the current direction caused by the skyrmion topological charge. Here, we show that skyrmions in compensated synthetic antiferromagnets can be moved by current along the current direction at velocities of up to 900 meters per second. This can be explained by the cancellation of the net topological charge leading to a vanishing skyrmion Hall effect. Our results open an important path toward the realization of logic and memory devices based on the fast manipulation of skyrmions in tracks.

23/04/2024 Un premier réseau quantique international

Des chercheurs britanniques et allemands ont réalisé une avancée importante vers la construction d’un futur Internet quantique en créant un système capable de produire, stocker et récupérer des informations quantiques sous forme de photons.

Dans la compétition pour développer l’Internet du futur, une équipe de chercheurs vient de franchir un obstacle majeur. Composée de scientifiques britanniques et allemands, elle a réussi à concevoir un système capable de générer, préserver et récupérer des informations quantiques. Il s’agit d’un pas important vers la réalisation d’un réseau quantique mondial.

Avec le développement des ordinateurs quantiques, il devenait urgent de mettre en place des infrastructures aptes à acheminer leurs données sensibles. Mais transmettre des qubits ou bits quantiques sur de longues distances paraissait impossible. En effet, toute tentative de lecture ou de copie détruit irrémédiablement ces informations. C’est précisément cette caractéristique qui assure leur inviolabilité.

Si cette première réalisation n’affiche qu’une efficacité de 13% les scientifiques sont confiants quant aux améliorations à venir. Leurs futurs efforts viseront notamment à harmoniser les longueurs d’onde des photons émis, à augmenter leur temps de rétention dans la mémoire quantique et à réduire l’encombrement du dispositif.

De plus, en choisissant pour leur réseau une longueur d’onde compatible avec la fibre optique traditionnelle, ils démontrent la faisabilité d’un véritable Internet quantique, sécurisé de bout en bout.

Sur l’Internet quantique, les informations transmises sont quantiques elles aussi. Autrement dit plus elles parcourent de distance, plus elles perdent de données. Pour éviter cela les chercheurs ont eu l’idée de diviser le réseau en plusieurs segments capables de recevoir des informations quantiques, de les stocker puis de les renvoyer à un autre.

Pour y réussir ils ont fait en sorte que l’information quantique circule sous forme de photons. Les photons ont tous une longueur d’onde particulière. Les scientifiques ont donc créé un système avec deux appareils utilisant la même longueur d’onde. Le premier produit une particule lumineuse (la donnée quantique) et la transmet au deuxième qui la stocke.

Un laser peut même activer et désactiver cette mémoire à la demande pour contrôler le stockage et la transmission. De plus la longueur d’onde utilisée sera la même que celle des réseaux de télécommunications actuels, ce qui fait que la transmission s’opérera par des câbles en fibre optique identiques à ceux actuellement en service

Différentes améliorations devront être apportées avant une première mise en service. Il faudra par exemple s’assurer que le dispositif est capable de produire des photons utilisant toujours la même longueur d’onde. La durée de stockage de ces derniers doit également être étendue le plus possible, et l’encombrement du système réduit au maximum.

Plusieurs obstacles restent donc à franchir avant que chacun puisse se connecter à l’Internet quantique, mais ce que ces chercheurs ont accompli reste une première mondiale très encourageante.

Pour en savoir plus

Voir Hybrid Quantum Networks Lab Forming large-scale quantum photonic networks for processing quantum information over global distances. https://hqnlab.com/

Voir aussi Dr. Patrick Ledingham, le principal responsable du projet https://www.southampton.ac.uk/people/5y6tnw/doctor-patrick-ledingham

23/04/2024 Peut-on espérer que l’Iran n’utiliserait jamais de bombes atomiques en première frappe ?

Après la seconde guerre mondiale, où les Etats-Unis obtinrent la reddition du Japon en utilisant pour la première fois deux bombes atomiques, les premiers pays à se doter d’armes nucléaires convinrent implicitement qu’ils n’utiliseraient pas celles-ci à titre offensif, en première frappe, mais à titre défensif, en seconde frappe, au cas où ils seraient attaqués avec de telles armes.

Il s’agissait en 2015 des Etats-Unis, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France et de la Chine. Depuis l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël s’équipèrent de telles armes, mais ne prirent aucun engagement concernant leur usage. On peut penser cependant que ces quatre Etats n’utiliseraient pas leurs armements nucléaires en première frappe, mais à titre défensif.

Depuis sont apparus des armes nucléaires dites tactiques. Il s’agit de bombes atomique de format plus réduit, destinée à un usage sur le champ de bataille ou en arrière de celui-ci, pour atteindre des cibles tels que quartiers-généraux, concentration de troupes, bases militaires, moyens logistiques, navires . Celles-ci peuvent être portée par une vaste gamme de supports, avions, chars , missiles. Elles sont moins destructrices que les bombes traditionnelles mais bien plus que les armes non nucléaires. Aussi aucun pays à ce jour ne s’est risqué à les utiliser en première frappe.

Qu’en est-il concernant l’Iran ? On sait que celle-ci s’est dotée dans des abris souterrains de laboratoires permettant l’enrichissement de l’uranium afin de fabriquer des bombes atomiques. Elles n’est pas loin d’y réussir. Peut-être est-ce déjà fait. Israël comme l’ensemble des pays du Moyen-Orient ont donc toutes les raisons de s’inquiéter. Il en est de même des pays européens à la portée des missiles de Téhéran.

Rappelons que, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas le 1er avril, l’Iran a lancé plus de 300 drones et missiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche 14 avril. La plupart des engins ont été abattus par les défenses anti-missiles du Dôme de fer israélien et par l’intervention d’avions de chasse provenant de pays alliés, dont des Rafales français. Sans cela, l’attaque iranienne aurait pu faire des dizaines de mort parmi les civils Israéliens. Israël peut-il attendre passivement une nouvelle attaque ?

Il paraît très probable que les mollahs n’hésiteraient pas à atomiser Israël en première frappe, quitte à ce que les retombées nucléaires arrosent tous les pays voisins. L’Iran plus éloignée serait épargnée.

22/04/2024 Multiplier le multivers

L e multivers pourrait être infiniment plus grand que ce que l’on imagine

C’est ce que suggère une nouvelle interprétation de la mécanique quantique dite parfois multivers quantique. Dans l’interprétation classique de celle-ci dite interprétation de Copenhague, la « fonction d’onde » décrit mathématiquement tous les états d’un objet avant qu’il ne soit « observé »  Cette observation fait « s’effondrer » la fonction d’onde et réapparaître l’état « classique » de cet objet ( Cf l’exemple célèbre du chat de Schrödinger )

Dans les années 1970, le physicien Hugh Everett avait proposé une interprétation dite des mondes multiples « many worlds interprétation », dans laquelle le chat n’était pas mort ou vivant, mais mort dans un monde et vivant dans un autre. Dans ce cas se pose la question de savoir si cette interprétation s’étend à l’univers entier ? Comment le monde classique non quantique que nous connaissons peut-il apparaître à partir de l’infinité des interprétations ?

Pour la suite, voir NewScientist p.8,13 avril 2024

C’est cette question que s’est posée le physicien Arsalan Adil de l’Université de Californie.

Elle oblige à revenir sur la question de l’ « observateur ». Comment se posait-elle particulièrement dans le monde primordial uniquement composé de particules élémentaires, où nul ne pouvait faire d’ « observations »

Pour répondre à cette nouvelle question, il est proposé d’observer un ensemble de particules dans lequel le comportement de chacune dépend de la façon dont l’énergie est structurée à travers toutes les particules du système.

Dans ce cas, au lieu de considérer des observateurs distincts impossibles dans un tel monde, Adil et sa collègue Zoe Holmes ont développé un algorithme qui identifie la façon de diviser ces systèmes de particules en sous-systèmes

Chaque sous-système est considéré comme valide tant que les interactions entre eux conduit à un système devenant classique.

Cette perspective fait apparaître une infinité de nouveaux mondes au delà du « chat mort ou chat vivant », ce que les chercheurs ont nommé many more-worlds-interprétation ou interprétation des mondes multiples plus 1. Dans un tel monde tous les observateurs potentiels existent simultanément.

La question reste posée de savoir à quoi correspondrait ce multivers élargi dans notre perception de la réalité quotidienne.

Référence

https://arxiv.org/abs/2403.10895https://arxiv.org/abs/2403.10895https://arxiv.org/abs/2403.10895

[Submitted on 16 Mar 2024]

A Search for Classical Subsystems in Quantum Worlds

Arsalan AdilManuel S. RudolphAndrew ArrasmithZoë HolmesAndreas AlbrechtAndrew Sornborger

Decoherence and einselection have been effective in explaining several features of an emergent classical world from an underlying quantum theory. However, the theory assumes a particular factorization of the global Hilbert space into constituent system and environment subsystems, as well as specially constructed Hamiltonians. In this work, we take a systematic approach to discover, given a fixed Hamiltonian, (potentially) several factorizations (or tensor product structures) of a global Hilbert space that admit a quasi-classical description of subsystems in the sense that certain states (the « pointer states ») are robust to entanglement. We show that every Hamiltonian admits a pointer basis in the factorization where the energy eigenvectors are separable. Furthermore, we implement an algorithm that allows us to discover a multitude of factorizations that admit pointer states and use it to explore these quasi-classical « realms » for both random and structured Hamiltonians. We also derive several analytical forms that the Hamiltonian may take in such factorizations, each with its unique set of features. Our approach has several implications: it enables us to derive the division into quasi-classical subsystems, demonstrates that decohering subsystems do not necessarily align with our classical notion of locality, and challenges ideas expressed by some authors that the propensity of a system to exhibit classical dynamics relies on minimizing the interaction between subsystems. From a quantum foundations perspective, these results lead to interesting ramifications for relative-state interpretations. From a quantum engineering perspective, these results may be useful in characterizing decoherence free subspaces and other passive error avoidance protocols.

Subjects:Quantum Physics (quant-ph); General Relativity and Quantum Cosmology (gr-qc); High Energy Physics – Theory (hep-th)
Cite as:arXiv:2403.10895 [quant-ph]
 (or arXiv:2403.10895v1 [quant-ph] for this version)
 https://doi.org/10.48550/arXiv.2403.10895
From: Arsalan Adil
[v1] Sat, 16 Mar 2024 11:12:31 UTC (3,141 KB)